Dans les Salons du début du 19ème siècle, véritables laboratoires de recherche et d’expérimentation, éclosent des formes musicales nouvelles : les Lieder, les pièces de genre et les improvisations, souvent de durée courte. Les Nocturnes, par exemple, emplissent le silence de la nuit d’une expressivité contenue. Les musiques qui
y sont jouées, le sont pour des amis à qui l’artiste
n’a rien à prouver, puisqu’on est entre nous. C’est
là que réside la différence essentielle avec les
morceaux de concert, prévus pour de grandes salles. Ces oeuvres
sont destinées à un public que l’artiste ne connaît
pas, un public composé d’auditeurs souvent moins habitués
à écouter de la musique, qu’il s’agira d’épater
par des morceaux de virtuosité (autre composante de la palette
romantique). Là, il faut épater le bourgeois, alors qu’au
Salon, il faut plaire aux amis. Le passage de la musique de salon du début du 19ème siècle aux « morceaux de salon » de la fin du siècle qui s’empilaient dans des éditions à bon marché sur les pianos de tous les salons d’Europe, s’explique par l’engouement de l’époque pour cet instrument, véritable phénomène de mode. Un salon sans son « meuble à musique » ne se concevait pas. Il en fallait partout, de toutes tailles, de tous bois. L’industrie du piano, les Bechstein, Pleyel, Steinway, Bösendorfer, etc., s’épanouit partout. La composition des romances bucoliques le disputait à celle des bluettes sentimentales. Il fallait aussi que la difficulté technique soit de moins en moins exigeante, démocratisation de l’art oblige. Adalberto Maria
Riva, notre conférencier et si délicat pianiste, a su
recréer avec chaleur et simplicité l’esprit même
des Salons musicaux : la réunion d’amis cultivés
autour d’un piano (et de l’incontournable abat-jour !),
pour écouter des musiques pleines de poésie. Une très
belle soirée. |
©
2011 Adalberto Maria Riva |
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